Doug E. Tee

Je ne voulais pas être musicien mais c'est quelque chose que je cultivais sans le savoir .
Je passais tout mon temps à chanter et à écrire des textes . On formera plus tard un groupe dénommé King Mc . C'était le meilleur groupe ( rires ) .

DJ Awadi

En classe de troisième , je suis tombé sur les débuts du Breakdance et du Smurf . J'étais dans le mouvement . J'étais danseur, animateur et disc-jockey . Vers les années 1984 , on présentait des spectacles au collège Sacré-Coeur . Après le BFEM , nous avons continué et c'est là que nous avons créé le groupe " Syndicate " avec un ami qui est aujourd'hui steward ( Mahib Bâ. ndw ). En 1988 , nous avons entendu parlé d'un autre groupe , King Mc . C'était avec Doug E. Tee et Jezzy -o, actuellement étudiant en France . Nous supportions très mal la venue de ce groupe . Nous qui étions les anciens . Conséquence, nos deux groupes vont être des rivaux . En 1989, on s'est rencontré au Sahel lors d'une soirée . C'était chaud sur scène . Au retour on a pris ensemble le bus P4. Nous sommes descendus à Amitié ( un quartier de Dakar . ndw ) . Au passage , on s'est adressé quelques compliments sur le travail de l'autre . Quelques jours après, on s'est retrouvé chez moi . C'était le 11 Août , mon anniversaire. Je les ai invité chez moi . A la fin de la soirée , on a mis de la musique instrumentale et on a rappé ensemble . On a découvert une fois de plus qu'on avait beaucoup de choses en commun . Et dans le message surtout , c'était de donner une image positive de l'Afrique . C'est de là qu'est venu le nom de Positive Black Soul .

Les débuts du PBS



Positive (traduction anglaise de Positif) car pour eux le rap repose sur un esprit d'analyse constructif donc Positif. Black Soül (Ame Noire) car en dépit de l'esclavage et de la colonisation, ils revendiquent la dignité de l'âme Noire, et son rôle moteur dans le concert des nations.
Pour se faire découvrir, PBS organise des spectacles dans les écoles et les boîtes de nuit, et passe en première partie lors des concerts de grands musiciens.
« l’Afrique est au coeur de nos préoccupations. On veut voir le positif, il est temps de cesser de cultiver l'afro-pessimisme », clament-ils en choeur.
« L’Afrique, ce n’est pas seulement le Sida et le Rwanda. Nous refusons catégoriquement l’idée de l’Africain pessimiste qui ne fait rien et se dit qu’il n’a pas d’avenir », tient à rappeler Didier Awadi, co-fondateur avec Amadou Barry du Positive Black Soul, groupe phare de la scène sénégalaise.Le duo explosif est passé en peu de temps de performances improvisées au collège Sacré-cœur de Dakar aux plus grandes salles de concert européennes parmi lesquelles de Zenith de Paris.
Didier et Amadou sont des « Africanistes » convaincus, mais pas du genre sectaire, contrairement à certains de leurs homologues américains comme Public Enemy.
« Panafricanistes mais pas racistes » est l’un de leurs mots d’ordre.
Ce qui les distingue aussi des rappeurs made in USA,c’est de vouloir transmettre un message résolument optimiste :
« on veut cesser de cultiver l’afro-pessimisme d’où la signification de notre nom anglophone. » S’inspirant de leur quotidien et de penseurs africains tels Kocc Barma (philosophe sénégalais du XIXème siècle), Hampaté BA ou Kwame Nkrumah, les PBS ont inventé un matériau original dont ils nous livrent le mode de fabrication : « Nous reprenons des mélodies, des rythmes, des proverbes africains auxquels nous intégrons des instruments traditionnels. Au Sénégal, nous possédons des musiques très anciennes, comme le tassou ou le taxourane qui, dans la forme sont assez proche du rap ».

En 1990, ils s'installent dans le paysage audiovisuel en réalisant et présentant des émissions à succès sur Dakar FM (Hit Inter Sky, Dimension 7, Rap Attack) ou à la télévision sénégalaise.

L'année 1992, le centre Culturel Français de Dakar et la revue Noire éditent une compilation musicale sur le Sénégal (Dakar '92 ).
PBS enregistre sur le CD le titre " Bagn Bagn Beug " qui séduit le public. Le groupe se produira sur scène avec MC Solaar. Ce dernier les soutiendra sans cesse. Les grandes stations de radio (Rfi - Malick Boulibai, la Gazelle, Africa N° 1, la R. T. Ivoirienne - Yves Zogbo Junior), les producteurs (Demba Ndir) et les artistes comme Baba Maal épaulent le groupe sur la route des Hits. Ils travaillent d'arrache pied et sortent leur premier album : "BOUL FALE" le succès est au rendez-vous.

En 1993, les scènes françaises découvrent PBS. Ils rencontreront les ténors du Rap européens I AM, Sens Unik.
De nombreux reportages et émissions ont été réalisés sur le groupe PBS (Canal Horizons, FR3, CFI, RTI, RTS, Africa N° l, Radio Nova, Horizons FM au Burkina, Radio Syd Gambie).

Du 21 Mars au 06 Mai 94
, ce jeune groupe entame une tournée européenne qui commence en Suisse au festival de Rap "Dolce vita de la Suisse, Fribourg, Lauzanne, Zürich, Bern, ... PBS se rit des Kilomètres. Du printemps de Bourges, ils déclenchent un raz de Marée, et rencontrent les maisons de disques internationales ( EMI, DELABEL , POLYGRAM, VIRGLN, ISLAND).

En 95, la Nouvelle cassette du PBS (BOUL FALE BOU BESS) montre que leur slogan n'est pas tombé dans l'oubli.

« La francophonie est notre première cible, confie Amadou. Parce que, comment communiquer avec un autre pays africain comme la Côte d'Ivoire qui ne comprend pas le dialecte wolof, sinon en français. Mais le plus important pour nous est d’affirmer une identité propre. Le hip hop, ce n'est pas seulement une façon de bouger mais aussi de s'exprimer et de penser. On se bat aussi pour le boulot colossal que l'Afrique a fait pour l'élaboration de ce monde. La civilisation égyptienne est la première vraie civilisation, or elle était noire... »

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